Envoie du Gros

C’est une découverte qui pourrait révolutionner le monde du textile en Haute-Savoie, Une équipe de chercheurs est parvenue à reconstituer du cuir non animal de haute qualité en travaillant à partir d’un champignon microscopique contenu dans la croûte de reblochon !

Le primavrillium, une ancienne molécule « isolée » par les maitres fromagers

Le Professeur qui a depuis le début initié et cru à ces travaux est un homme heureux,  Il vient de se faire un nom à la fois dans le monde de la recherche, du fromage,et du textile.
Et tout cela grâce à un champignon microscopique, le primavrillium qui fleurit dans la croûte du reblochon.
« En l’analysant, on s’est aperçu « explique Paul Fisherman  » qu’il proliférait en forme de filet, exactement comme le primavrilitte, la molécule qui existe dans le cuir«  »

Un travail d’équipe avec les maîtres fromagers et un laboratoire spécialisé de l’Université

Cette découverte s’est faite de façon un peu fortuite, en plein coeur des Aravis, à Thônes, dans les caves d’affinage du Reblochon. Elle doit beaucoup à la connaissance traditionnelle des maîtres fromagers

 » Il y a quelques années , on ne se doutait pas que notre initiative pourrait ainsi offrir à la vallée son second souffle économique », s’étonne encore Marc Schély, » les professionnels du reblochon fermier en particulier ont voulu isoler les anciennes souches, moisissures et bactéries natives qu’on trouvait autrefois sur la croûte des fromages dans nos fermes et nos alpages, dans l’Ancien temps. Nos montagnes ont besoin de développement. Il faut trouver pour l’industrie agro-alimentaire de nouveaux débouchés »

Toujours est-il que cette découverte aurait pu ne jamais voir le jour, la fameuse croûte n’étant pas particulièrement destinée à vivre sous d’autres formes, il a fallu tout le génie de Paul Fisherman pour permettre à cette molécule de connaître la célébrité.

Des  premiers tests concluants

Pour la développer, Paul Fisherman s’en est remis à l’Université de Savoie. Et plus précisément au SYMME, un laboratoire spécialisé dans l’intégration de matériau.
Objectif, « cristalliser la molécule pour qu’elle puisse croître et se développer »  Aujourd’hui, les premiers essais de ce cuir d’origine non-animale ont été menés et les tests sont concluants : le cuir produit serait de grande qualité, une matière haut-de-gamme qui bien entendu ne trahit rien de son étrange gestation et ne fleure pas le reblochon.

Reste à trouver les financements et les modalités pratiques d’une future production.

Source France 3 Alpes